Avec l'arrivée de l'automne et des journées plus fraîches, prendre soin de son immunité pour éviter de passer tout l'hiver enrhumé·e peut être un bon réflexe. Pour aller plus loin que les conseils de base qu'on retrouve partout comme se complémenter en vitamine D, utiliser des produits de la ruche ou bien dormir... Focalisons-nous un instant sur le rôle de l'intestin.
Petit rappel : qu'est-ce que le système immunitaire ?
Le système immunitaire a pour but de nous protéger des agressions extérieures en déterminant le « soi » du « non-soi » et en éliminant ce dernier. Ses moyens de défense peuvent être classés en trois catégories :
1. Les barrières physiques
La peau et les muqueuses représentent une première barrière physique entre le monde extérieur et notre corps. Les cellules épithéliales qui les composent sont serrées et ne laissent pas passer les corps étrangers. Elles sont souvent soutenues par la présence de poils et cils et par la production de sébum ou mucus formant un film protecteur. De plus certaines muqueuses sont également recouvertes de flore bactérienne qui empêche l’infection pathogène.
2. L'immunité innée
Si la première ligne de défense est franchie, une seconde prend le relais. On la dit immunité non-spécifique car elle agit de la même manière face aux différents agresseurs. Elle comporte les globules blancs, responsables des réactions inflammatoires, des phagocytes, cellules capables de « manger » le corps étranger et des cellules « Natural Killer » qui tuent nos cellules infectées.
3. L’immunité acquise
Lorsque les deux barrières précédentes ne sont pas suffisamment puissantes pour détruire le corps étranger, les lymphocytes entrent en action. Ils font partie de l’immunité dite spécifique car ils ne reconnaissent et ne sont efficaces que pour une sorte de pathogène. Les lymphocytes B neutralisent l’ennemi et les lymphocytes T le tuent.
L’efficacité de ces mécanismes de défense, comme pour tous systèmes de l’organisme, dépend de la santé des cellules qui les constituent. Des expositions répétées à des polluants et agresseurs ou une mauvaise hygiène de vie peuvent mettre à mal cet équilibre. L’intestin détient un rôle essentiel dans notre immunité, par son rôle dans la digestion mais aussi grâce au microbiote.
Rôle de digestion
L’intestin grêle est l’organe par excellence de l’absorption. Après avoir été mâchés dans la bouche, avoir subi une douche d’acide dans l’estomac, avoir été malaxés avec les sucs pancréatiques et la bile, les aliments digérés présentent leurs nutriments à l’intestin qui en absorbera une grande partie. La quantité et la qualité des nutriments retrouvés dans notre système sanguin déterminent le fonctionnement de notre organisme. Il en va de même pour notre système immunitaire.
On favorisera donc une bonne digestion ainsi qu’une absorption correcte des nutriments en mangeant dans le calme, en évitant le stress et en mâchant assez les aliments.
Rôle de barrière
Les entérocytes sont les petites cellules cubiques qui forment la muqueuse intestinale. Ils sont formés de microvillosités du côté de la lumière de l’intestin, ce qui permet l’absorption des nutriments à travers la cellule, et sont reliés entre elles par des petits ponts que l’on appelle jonctions serrées. Ces dernières sont d’une importance capitale : elles permettent le passage d’éléments nécessaires à notre fonctionnement comme les vitamines ou les minéraux tout en empêchant des molécules trop grosses ou nocives d’entrer dans notre corps.
Malheureusement, certains facteurs comme le stress, des infections ou une alimentation déséquilibrée peuvent abîmer les jonctions serrées et donc la perméabilité de l’intestin jusqu’à développer un « leaky gut syndrom » (intestin hyper-perméable), avec pour risque de laisser entrer dans notre corps de grosses molécules ou des pathogènes qui induiront une réaction immunitaire et inflammatoire.
Il est donc essentiel de veiller à la santé de nos entérocytes. Contrairement aux autres cellules de notre corps, leur source d’énergie principale est la L-glutamine. Un apport suffisant en cet acide aminé, que ce soit par l’alimentation (le bouillon de poule, la viande, les œufs,…) ou en complémentation si nécessaire, est primordial, ainsi que les autres éléments, comme les acides gras poly-insaturés, les minéraux, indispensables à la vie de toutes les cellules. On évitera aussi les excès d'éléments qui irritent les entérocytes, comme le gluten, le sucre ou l’alcool.
Rôle de mise en relation
La paroi de l’intestin est aussi composée de cellules immunitaires qui sont en contact avec des éléments externes à notre organisme, venus de l’alimentation. Ces cellules ont pour rôle de phagocyter, c’est-à-dire d'enrober et de détruire, les éléments pathogènes comme des bactéries ou des virus et de présenter aux lymphocytes T des antigènes pour être ensuite mieux protéger. L’équilibre entre une réaction immunitaire trop faible ou trop importante est primordial. En effet, un manque de réaction entraînera une infection et une sur-réaction produira une allergie alimentaire.
La clé de cet équilibre se trouve dans la bonne santé du système immunitaire. Comme vu précédemment, elle est elle-même dépendante des nutriments mis à sa disposition et souvent compromise par une sur-stimulation des réponses immunitaires due à des « trous » dans l’intestin.
Rôle du microbiote
Le microbiote intestinal comprend tous les micro-organismes qui vivent en symbiose dans nos intestins. C’est-à-dire qu’il s’est créé un équilibre entre l’hôte (notre corps) qui offre le couvert à ses invités (les bactéries) en échange de certains services comme la synthèse de la vitamine K. Outre son rôle dans la digestion des macronutriments et ses rôles nerveux, comme la régulation de l’appétit, le microbiote est essentiel pour l’immunité. En effet, l’équilibre et la variété des 100 000 milliards de bactéries qui peuplent nos intestins permettent d’empêcher la prolifération de pathogènes. De nouveau, une alimentation riche en aliments raffinés, alcool et tabac, la prise de médicaments, le stress, les changements hormonaux, une activité physique excessive sont autant de facteurs pouvant mener à une perturbation de la flore. Certaines variétés pourraient alors se multiplier et d’autres devenir insuffisantes, c’est ce qu’on appelle la dysbiose. Des pathogènes entrent alors plus facilement dans notre système sanguin et un état inflammatoire chronique peut apparaître. Notre système immunitaire est alors mis à rude épreuve.
Heureusement, une alimentation saine et équilibrée, complémentée (si besoin !) de pré et/ou probiotiques permet de rééquilibrer sa flore intestinale. Les prébiotiques sont des fibres qui nourrissent les « bonnes bactéries » peuplant nos intestins et qui les aideront donc à se développer et les probiotiques sont des souches de bactéries qui vont directement s’implanter dans nos intestins. On trouve naturellement ces éléments dans les légumes fermentés (choucroute, kimchi,…), les boissons fermentées (kombucha, kéfir,…), les yaourts, le pain au levain,…
Conclusion
La santé de l’intestin, que ce soit sa muqueuse ou son microbiote, est donc un point non négligeable lorsqu’on cherche à soutenir son immunité mais aussi sa santé en général.
Si vous souhaitez aller plus loin en découvrant une alimentation saine et personnalisée, qui correspond à votre métabolisme ou que vous avez besoin d'un coup de pouce pour retrouver la santé, n'hésitez pas à me contacter. Je serai ravie de pouvoir vous aider.
Flavie
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