Comme dans toute autre affection, le but de la naturopathie lors de la prise en charge de la perte de poids sera d'abord de trouver la cause du surpoids. Et dieu sait qu'il en existe un paquet (l'âge, le stress, le sexe, l'alimentation, l'état d'encrassement du corps,...). Traiter la cause jusqu'à la faire disparaître permettra une perte de poids sereine, physiologique, respectueuse du corps et pérenne dans le temps.
Qui n'a jamais entendu parlé du fameux "effet yoyo" ? Ce grand concept qui veut qu'au fur et à mesure des régimes frustrants et non adaptés, le corps a de plus en plus de mal à perdre du poids voire a parfois tendance à en prendre. Quels sont les mécanismes qui engendrent ce phénomène ? Et surtout, comment s'en sortir ?
Le métabolisme basal
Pour comprendre comment fonctionne notre corps, il est important d'intégrer la notion du métabolisme de base. Le métabolisme reprend toutes les réactions bio-chimiques qui se produisent constamment dans notre corps pour nous permettent de courir, de réfléchir, de manger et digérer,... Bref, de vivre et de faire toutes les activités que nous souhaitons. Toutes ces fonctions demandent de l'énergie à notre corps. Le métabolisme basal est la valeur énergétique que le corps dépense, lorsqu'il est au repos, simplement pour maintenir tous nos organes en vie. Cette valeur varie d'une personne à l'autre, en fonction de sa génétique mais aussi de ses habitudes et son mode de vie.
La plupart des régimes restrictifs ont pour effet de déclencher un "mode survie" du corps qui se retrouve en diet et pour se protéger, l'organisme va diminuer la dépense énergétique en baissant son métabolisme basal. Au moindre craquage ou simplement au retour d'une alimentation équilibrée, le corps qui est habitué à brûler moins d'énergie va plus vite stocker. C'est comme ça qu'on explique "l'effet yoyo". Retrouver un métabolisme équilibré sera donc une des clés de la perte ou de la stabilisation du poids.
La résistance à l'insuline
L'insuline est une hormone produite par le pancréas qui permet de faire baisser la glycémie (le taux de sucre dans le sang) en faisant entrer le glucose dans les cellules. Celles-ci utilisent alors le sucre pour le brûler et fabriquer de l'énergie.
Lorsque les cellules deviennent moins sensibles, on parle de résistance à l'insuline (ou d'insulino-résistance). Cela signifie que les cellules ne répondent plus bien au message transmis par l'insuline : elles ne font plus entrer le glucose et ne le transforment pas correctement en énergie. Le glucose en trop grande quantité est alors stocké sous forme de graisses. Sur le long terme, ce trouble peut amener au diabète de type 2, à la stéatose hépatique (accumulation de gras dans le foie) qui conduit ensuite à des dyslipidémies, une hausse du cholestérol et une augmentation du risque cardiovasculaire.
Cette perturbation est donc à perdre au sérieux et à traiter le plus rapidement possible. On sait aujourd'hui que la mise en place d'une activité physique adaptée et d'un rééquilibrage alimentaire personnalisé peuvent rendre leur sensibilité aux cellules et permettre un retour à la bonne gestion du glucose.
L'inflammation de bas grade
L'inflammation est une réaction naturellement du système immunitaire lorsque le corps doit se battre contre quelque chose (une écharde, une bactérie pathogène, un virus, un de nos organe abîmé,...). Elle se caractérise souvent par de la douleur, accompagnée de chaleur, rougeur et gonflement. Lorsque l'intrus est éliminé ou que le tissus est régénéré, l'inflammation se calme et disparaît. Tout ceci est tout à fait normal et salutaire pour notre santé. Le problème survient lorsque l'inflammation persiste et devient chronique. Ce processus est alors appelé silencieux car la douleur n'est plus ressentie. Les causes peuvent être nombreuses (une infection dentaire, urinaire ou pulmonaire peu symptomatique, une surcharge pondérale, une perméabilité intestinale, une flore intestinale perturbée, une alimentation inadaptée, une présence trop importante de molécules toxiques dans le corps comme des pesticides,...) et souvent inconnues.
L'inflammation de bas grade est impliquée dans un grand nombre de pathologies (comme les maladies cardio-vasculaires, les troubles du métabolisme dont le surpoids avec la mise en place d'un réel cercle vicieux, les douleurs rhumatismales, les maladies chroniques digestives,...). Il sera donc essentiel de veiller à baisser son taux lors d'un souhait de perte de poids durable et physiologique. L'alimentation joue un rôle important : diminuer la consommation d'aliments riches en éléments qui stimulent les réactions inflammatoires mais aussi apporter des éléments bénéfiques comme les anti-oxydants et les bons acides gras oméga3. L'équilibre du microbiote et la qualité de la paroi intestinale sont aussi essentiels pour calmer l'inflammation puisqu'un grand nombre de déclencheurs inflammatoires proviennent de l'intestin. Certains compléments alimentaires peuvent soutenir la gestion de l'inflammation comme le curcuma ou la boswélie.
Le microbiote déséquilibré
La quantité et la diversité des bactéries qui forment notre flore intestinale jouent un rôle indirect mais non négligeable dans la gestion du poids. Comme nous l'avons vu, un bon équilibre est important pour gérer l'inflammation de l'organisme. Mais tous ces micro-organismes gèrent aussi ce qui est digéré ou non et ce qui est absorbé et stocké. Une dysbiose (flore intestinale déséquilibrée) aura donc tendance à augmenter le stockage des graisses, favoriser l'absorption d'éléments non souhaités, diminuer celle d'éléments nutritifs mais aussi d'augmenter les ballonnements et flatulences.
Les fruits et légumes riches en fibres, les légumineuses et les aliments fermentés comme la choucroute ou le kéfir sont la clé pour favoriser un équilibre bactérien au niveau du tube digestif. Il sera aussi intéressant d'éviter tout ce qui pourrait le perturber comme les édulcorants, l'alcool et le tabac et les produits transformés. Une supplémentation en probiotiques spécifiques peut aussi aider à reformer un microbiote de qualité.
Une mauvaise fonction thyroïdienne
La thyroïde est une petite glande située à la base du coup. Elle produit des hormones qui régulent entre autres la température corporelle, l'équilibre du système nerveux, la fonction du tube digestif, le contrôle des dépenses énergétiques,... Ses fonctions sont si nombreuses qu'on parle parfois de la thyroïde comme du chef d'orchestre de l'organisme. Si la thyroïde produit trop peu d'hormones ou que celles-ci ne sont pas actives au niveau des cellules, le métabolisme tourne alors au ralenti. Il est donc très difficile, même avec une alimentation équilibrée et en pratiquant du sport de perdre du poids.
Les causes d'hypothyroïdie fonctionne sont nombreuses : carences nutritionnelles en micronutriments et macronutriments essentiels pour la fabrication et l'activation de l'hormone (iode, sélénium, fer, protéines,...), fatigue hépatique ou rénale, inflammation,... De nouveau, il faudra trouver la cause (ou les causes) et la (ou les) solutionner pour réellement s'en sortir et voir la perte de poids impactée positivement.
Conclusion
La perte de poids est une énorme source de stress et de pression chez un grand nombre de personnes. Son échec est bien trop souvent associé à un manque de volonté, ce qui est extrêmement culpabilisant, en plus d'être faux. Trop de mécanismes complexes rentrent en jeu que pour espérer des résultats en les ignorant ou en changeant uniquement son alimentation.
Si vous souhaitez aller plus loin à ce sujet (ou sur une autre thématique) et obtenir une approche personnalisée de ces troubles qui entravent votre perte de poids, n'hésitez pas à me contacter.
Prenez soin de vous.
Flavie
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