Forte d'une expérience précédente, dans laquelle je m'étais lancée, uniquement avec mon frère, alors que j'étais encore à l'école de naturopathie, c'est déterminée que j'ai su convaincre 3 proches de m'accompagner dans cette aventure pour faire du bien à nos organismes. C'est donc tou·tes les 4 bien motivé·es que nous prenons la route vers les Vosges le dimanche 7 août avec l'idée de ne rien avaler pendant une semaine.
Voici notre histoire !
Décision et préparation mentale
Convaincue par tout ce que j'ai pu étudier durant mes cours de naturopathie que le jeûne a un grand intérêt pour la santé, je souhaitais revivre cette expérience dans de bonnes conditions. En effet, lors de ma première semaine sans alimentation, j'avais continuer à travailler en tant que vendeuse dans un magasin bio. Je n'avais donc pas eu la pleine possibilité d'être à l'écoute de mon corps et de ses besoins. C'est pour cette raison, que lorsque nous avons choisi de nous lancer dans ce projet, nous avons immédiatement cherché un endroit qui pourrait nous offrir tout le confort souhaité et la coupure avec notre quotidien nécessaire. Nous avons donc réservé une semaine dans le magnifique gîte d'Amélie au cœur des Vosges.
Entre ces premiers préparatifs et l'échéance du départ, le temps s'est vite écoulé. Me sentant, d'une certaine façon, responsable de mes proches que j'avais embarqués dans cette aventure, je me devais de leurs expliquer toute la théorie tournant autour du jeûne.
Les différents bienfaits du jeune hydrique :
le tout premier intérêt du jeûne et de permettre un repos complet du système digestif par la suppression de tout apport alimentaire.
ce repos des organes digestifs peut avoir un impact positif sur l'état de la paroi intestinal ainsi que sur l'équilibre du microbiote (tout savoir sur la santé intestinal).
la digestion n'ayant plus lieu, toute l'énergie qui y est habituellement consacrée peut alors être utilisée à d'autres fins comme la régénération des cellules.
le foie, ne devant plus fabriquer de la bile, pourra focaliser son travail sur la détoxification.
Pour moi, le meilleur bénéfice du jeûne est autre que physique : il permet de faire un reset de son fonctionnement, de se mettre en pause pendant quelques jours et d'avoir une réflexion sur nos habitudes. C'est un bon point de départ pour ensuite, choisir en conscience la manière dont nous souhaitons nous alimenter, bouger, nous reposer, ... Bref, prendre soin de soi.
Préparation mentale
Vient ensuite le moment de la préparation mentale. Il ne suffit effectivement pas d'être convaincu·e des bienfaits santé d'un jeûne pour se lancer dans une telle aventure. Il est essentielle de se poser les bonnes questions avant de débuter. C'est à ces réponses-là que nous pourrons nous raccrocher lors des moments les plus difficiles.
Pourquoi ai-je envie de faire un jeûne ?
Est-ce vraiment bon pour moi, pour mon corps ?
Ai-je mis en place tout ce que je pouvais pour que cela se passe bien ?
Qu'ai-je envie de tirer de cette semaine ?
...
Préparation physique
A nouveau, même si cela peut sembler logique, il est important de rappeler qu'on ne stoppe pas toute alimentation du jour au lendemain. Une préparation physique au préalable est indispensable. Il est souvent conseillé de faire une descente alimentaire ainsi qu'une purge intestinale.
Descente alimentaire
Diminuer petit à petit les apports va permettre au corps de s'habituer et de se préparer au jeûne. Le but est d'éviter les potentiels effets secondaires indésirables.
Cette descente alimentaire doit durer autant de jours que le nombre de jours de jeûne (par exemple si on jeûne pendant 7 jours, il faudra faire une descente alimentaire de 7 jours).
Seront supprimés de l'alimentation, dans l'ordre :
L'alcool, le tabac, les excitants comme le café et le thé
Les sucres raffinés, les aliments frits
Les protéines animales, le sel et autres épices fortes
Les légumineuses
Les céréales
Les fruits et légumes solides
Pour ne terminer, la veille du jeûne, avec la consommation uniquement de jus de légumes.
Purge intestinale
Bien que non obligatoire, cette pratique, au tout début du jeûne, permet au corps d'entrer plus rapidement dans la cure, en mettant l'intestin plus vite au repos. La purge peut aussi aider à moins sentir la sensation de faim.
Elle peut se pratiquer via des lavements ou la consommation de chlorure de magnésium.
Le jeune
Une fois que tout cela est mis en place; l'excitation est de mise. Nous voila parti·es pour 5 jours de jeune hydrique, c'est-à-dire que seule l'eau plate est autorisée.
Le plus important lors des ces journées est d'être à l'écoute de son corps, de ses besoins et de ses capacités. Même si j'étais préparée à ne pas faire d'exploits sportifs durant cette semaine, j'avais tout de même prévu de faire du yoga tous les matins, d'aller marcher, ... mais ce ne fut pas toujours possible. J'ai réalisé qu'accepter de ne rien faire était pour moi plus difficile que ce que je ne croyais.
Le fait de ne pas manger libère énormément de temps dans une journée (en plus de fait que souvent nous dormons moins, car moins de dépenses énergétiques dans la journée), il peut donc être intéressant de préparer différentes activités, tout en se respectant et respectant son corps :
mise en mouvement douce du corps : marche lente, yoga, étirements,...
lecture
jeux de société
activités créatives
...
Les mécanismes physiologiques du jeûne
Durant plusieurs jours de jeûne, il existe une étape déterminante qui se produit après 36 à 48h. Lorsqu'on arrête de nourrir son organisme, celui va puiser dans les réserves de glycogène pour obtenir du glucose et fabriquer de l'énergie. Mais ces réserves ne sont pas inépuisables. Elles sont même plutôt menues. Au bout d'une journée et demi, elles sont complètement vides. Le corps doit alors trouver un autre carburant pour continuer à vivre : le gras. Il va alors transformer les lipides en énergie. Ce changement métabolique peut entraîner une "crise d'acidose" accompagnée de symptômes comme des maux de tête, des nausées, une grande faiblesse, ... Le corps s'habitue ensuite aux corps cétogènes, résultats de cette transformation, et nous retrouvons un équilibre.
Malgré une bonne préparation avec une descente alimentaire adaptée, je peux vous assurer que ce passage fut très difficile pour moi : impression de "gueule de bois" durant une journée entière.
Les difficultés
On ne va pas se mentir, même en étant convaincue des intérêts santé de cette pratique, le jeûne reste une expérience intense, autant physiquement que mentalement.
En plus de la grande faiblesse physique qui nous accompagna toute la semaine, je fus prise d'insomnies avec toutes les idées de recettes que je souhaitais réaliser dès notre retour qui me trottaient en tête.
Hormis cela, les journées passèrent vite car nous étions un groupe riche de sa belle synergie et de sa bienveillance.
La reprise alimentaire
Le samedi matin, qui mettait un terme à notre semaine de jeûne, une certaine euphorie flottait dans l'air : nous allions pouvoir MANGER ! Mais doucement. En effet, il est essentiel de suivre le même parcours, dans le sens inverse, que lors de la préparation du jeûne pour ne pas choquer le corps et pour conserver tous les bienfaits de la cure. Nous avons donc "redécouvert" le goût en bouche par un jus de légumes. C'est aussi le moment du bilan et surtout des réflexions : qu'allons-nous chacun·e mettre en place pour notre santé ?
Petit à petit les aliments retrouvent leur place dans notre quotidien. Et nos corps retrouvent les quelques kilos perdus en trop. L'énergie revient et nous permet à nouveau de profiter pleinement de la vie.
Conclusion de cette expérience
Du fait d'avoir déjà vécu une semaine de jeûne dans le passé, je pense avoir un peu sous-estimé la difficulté de l'expérience. Jeûner n'est pas anodin. La préparation, tant physique que mentale, est indispensable. Je me sors grandie de cette semaine, car, en plus de l'expérience en tant que telle et des bienfaits pour mon organisme, elle m'aura permis de faire une pause et de faire le point. J'ai pu mettre en place de nouveaux objectifs santé qui me font le plus grand bien.
Précautions
Il est aussi de mon devoir de rappeler que le jeûne n'est pas fait pour tout le monde et qu'il existe des contre-indications à se lancer dans une telle aventure :
anorexie, cachexie et troubles du comportement alimentaire
insuffisance rénale et/ou hépatique sévère
grossesse et allaitement
les personnes trop faibles, épuisées
En Belgique, les stages de stage de jeûne ne sont proposés qu'à vue préventive. Les personnes malades (cancer, diabète, troubles cardio-vasculaires,...), ne peuvent donc pas y participer.
Je terminerai par insister sur le fait qu'il est essentiel de se faire accompagner par un·e professionnel·le de la santé.
Si vous souhaitez plus d'informations sur le jeune ou l'alimentation santé, n'hésitez pas à me contacter.
Flavie
Votre témoignage est très intéressant, cela me donne envie d'essayer de jeûner. J'ai de l'eczéma sur les mains et pieds (on appelle cela de l'eczéma bulleux), et j'ai entendu dire que le jeûne était très bénéfique contre cela. Pour ma part, j’ai lu récemment un document produit par une naturopathe qui relate différents types de jeûne, et surtout quel type de jeûne convient à quelle personne. Voici le lien du pdf pour ceux que ça intéresse : https://formation.jeuneralamaison.fr/ebook-preparer-son-jeune-1?sa=sa0031999801d4a90f0901db05c5de016d169ce99d
Mais personnellement, je ne sais pas encore quel type de jeune commencer.